Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/63

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matiques et aériformes de différente espèce, mais seulement de leur composition ; c’est-à-dire, de savoir si elles s’incorporent[1] aisément ensemble ; ou si, au contraire, il y a des substances pneu-

    même espèce, soit en vertu de leur affinité réciproque, soit par l’effet de la pression ou de la répulsion des parties environnantes, ce mélange pourra s’appeler mixtion, en prenant ce mot dans le sens que les scholastiques y avoient attaché, si toutefois ils y attachoient en effet quelque notion déterminée ; ce qui nous paroit assez douteux. Enfin, lecteur, après avoir fuit avec nous toutes ces fines distinctions et cette profonde analyse, il se pourroit que vous n’entendissiez pas mieux ce passage, que l’interprète de Bacon et que l’auteur interprété. Dans tout écrivain qui possède sa langue, l’obscurité est fille de l’erreur ; et la clarté, fille de la vérité. Quand on a réellement saisi une vérité utile, on a tout à la fois le besoin, le désir et le faculté d’être parfaitement clair, Mais, quand ou se trompe, on s’enveloppe et l’on obscurcit ses expressions, pour mettre son ignorance dans l’ombre.

  1. Il ne dit point ce qu’il entend par incorporation, mélange, composition, confusion, etc.