Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/74

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ignée ; et prenant ce mot pour une explication, ils réfutent les objections en ne les écoutant point. Cependant ils pourroient y faire une réponse satisfaisante ; savoir : que la substance ignée, comme toutes les autres, n’a d’action sensible que dans les cas où ses particules se trouvent réunies en certaine quantité, par une cause intérieure ou extérieure ; que, dans leur état de dissémination entre les parties de la matière inerte, étant trop isolées et trop foibles pour vaincre la résistance que leur opposent ces parties, et se réunir à celles de leur propre espèce, elles y sont dans une apparente inertie, et y dorment, pour ainsi dire, comme le génie ou la vertu de tout homme qui se trouve relégué parmi des hommes qui ne lui ressemblent point. Voilà ce qu’ils pourroient dire, s’ils ne se payoient plus aisément de mots que de raisons. Mais, comme nous l’avons vu dans la première vendange (ou conclusion provisoire), notre auteur ne regarde point le feu comme une substance particulière, mais comme un certain mode de mouvement. Il est donc obligé, pour expliquer ce développement, ce mouvement du centre à la circonférence, qu’on observe dans tant de composés, d’y supposer quelque chose de semblable à cet esprit, ou d’y loger (à l’exemple des physiciens mystiques) les moins illustres de ces substances de si haute extraction, qui font tout précisément avec