Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/75

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rien, qui poussent un corps sans y toucher, et qui, toutes incorporelles qu’on les suppose, agissent pourtant comme des corps, supposition qui a bien d’autres inconvéniens ; car la génération étant sœur et peut-être fille de la putréfaction, si l’on attribue à ces substances de nature supérieure, même à la première de toutes, la vile fonction de figurer les corps organiques ; on est obligé de l’embourber dans des matières fétides, putrides, excrémentielles, etc. fi. Ainsi, abandonnant et les suppositions gratuites de Bacon, et celle des mystiques, avec ses sales conséquences, parlons raisonnablement et proprement. Si, durant l’hiver, je me promène dans une campagne, j’y vois tout mort et engourdi. Et si, quelques mois après, je repasse dans le même lieu, j’y vois tout germer, croître et se développer ; j’y vois le nature entière ressuscitée ou rajeunie.

Qu’est-il donc arrivé de nouveau entre ces deux époques ? Le soleil, qui étoit peu élevé sur l’horizon ; et qui n’y demeuroit que huit heures, est actuellement fort élevé et y demeure quatorze à quinze heures. Qu’est-il donc besoin de supposer dans notre tourbillon, d’autre esprit, d’autre âme que celle-là ? De plus, les parties de la matière solaire (comme nous le disions plus haut) qui, étant disséminées entre les parties de la matière inerte, s’y trouvent assez libres pour pouvoir combiner