Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/112

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temps même, les poisons qui, aux indes occidentales, sont regardés comme les plus actifs et les plus prompts, paroissent être composés d’un mélange de sang, de graisse et de chair tirés du corps humain. On parle aussi de certaines magiciennes ou sorcières, tant chez les chrétiens que chez les païens, lesquelles se nourrissoient de chair humaine. C’étoit sans doute afin de fortifier leur imagination par les actives et abominables vapeurs de cette substance[1].

    roit une sorte de rage vénérienne : on trouve dans les mémoires de médecine et autres ouvrages analogues, assez de faits qui semblent prouver que, dans les passions très violentes, les humeurs du corps humain prennent une qualité vénéneuse, et deviennent un véritable virus. Il y a aussi à la Chine des maladies vénériennes de différentes espèces ; et les Chinoises, pour faire ce présent à leurs concitoyens, n’ont pas eu besoin de Christophe Colomb, mais seulement de leur lubricité et de la chaleur du climat ; sur-tout à Canton, qui est presque sous le tropique du cancer.

  1. Ce qui fortifioit leur imagination ; ce n’étoit