Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/252

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noître la vraie marche de la nature, et de l’imiter. Les esprits, ou substances pneumatiques, qui résident dans tous les corps tangibles, sont à peine connus. Tantôt on leur donne le nom de vuide, quoiqu’ils soient, dans chaque composé matériel, ce qu’il y a de plus actif ; tantôt on les prend pour l’air, dont ils diffèrent étonnamment, et autant que le vin diffère de l’eau ; ou l’eau, de la terre. Quelquefois on s’imagine que c’est le feu naturel, ou une portion du feu élémentaire, quoique tel de ces esprits soit d’une nature crue et froide. D’autres fois, enfin, on les qualifie de vertus ou de qualités invisibles des corps tangibles et visibles, quoique ces esprits soient de vraies substances ; et lorsqu’il est question des plantes ou des animaux, on leur donne le nom d’âmes[1]. On s’amuse de ces spéculations superficielles, comme d’une perspective qui montre les objets

  1. D’âme végétative.