Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Lorsque la pluie et la grêle tombent, même avec la plus grande force, tant qu’elles traversent l’air, elles ne font aucun bruit, et elles ne se font entendre qu’au moment où elles heurtent contre la terre, l’eau, les maisons, et autres corps semblables. Le mouvement d’un fleuve rapide et coulant dans son lit, pour peu que ses eaux soient profondes, ne frappe point l’oreille ; il coule en silence : mais vient-il à heurter contre le fond, dans un endroit guéable, contre des sables ou des cailloux, alors on l’entend. L’eau qui se brise sur le rivage, ou qui est resserrée dans un canal étroit ; par exemple, celle qui coule sous les arches d’un pont, ou qui est choquée par les vents, roule à grand bruit, et fait entendre au loin une sorte de mugissement.

Une poutre, ou tout autre corps solide, poussé par un autre corps solide, mais sans qu’il y ait de choc, ne rend aucun son. De même, si l’on met deux corps l’un sur l’antre, quelque forte que