Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/164

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407. Mais ce qui est fait pour exciter l’admiration, c’est la facilité avec laquelle une plante peut se nourrir, vivre d’eau seule ; comme nous nous en sommes assurés par notre expérience. Nous avions mis das une chambre sans feu un rosier (de Damas), qui avoit toutes ses racines ; nous l’avions placé bien droit dans une terrine un peu profonde, remplie d’eau pure et sans mélange d’aucune autre substance. Il y étoit plongé d’un demi-pied, et s’élevoit de deux pieds au--

    ter les plantes dans une nouvelle terre, porter de nouvelle terre aux plantes, et faire faire, par exemples à deux arbres de différente espèce, un échange, un troc de ce genre, en portant à l’un la terre de l’autre ; et réciproquement. Or, si l’expérience réussissoit, ce ne seroit peut-être pas parce que la nouvelle terre qu’on donneroit à chaque arbre, seroit meilleure que celle qu’on lui aurait ôtée, mais parce qu’elle seroit autre ; car non-seulement un changement en mieux, mais même un changement quelconque est nécessaire aux plantes, ainsi qu’aux animaux ; les uns et les autres vivant surtout de mouvement.