Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/189

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les abricots, les pêches, etc. dont les plus gros et les meilleurs fruits pendent ordinairement aux branches les plus basses. En France les vignes dont le raisin est employé à faire du vin, sont fort basses ; et on les soutient à l’aide d’échalas, autour desquels elles s’entortillent. En Italie et dans les autres contrées où le soleil est plus ardent, on les fait monter le long des ormeaux, ou d’autres arbres de ce genre[1]. Je me per-

    portent des poires ou des pommes d’une grosseur prodigieuse à peu près comme certaines petites femmes ont des enfans énormes. Mais cela vient-il de ce que le fruit se trouve nécessairement fort bas, ou de ce que la sève dans ce petit arbre, ayant peu de bois et de feuilles à nourrir, se jette presque toute dans le fruit ? question qui semble s’appliquer aussi aux arbres vivans.

  1. Entre Capoue et Naples, pays où, suivant l’expression des poëtes, on est dans l’usage de marier la vigne à l’ormeau, les branches de ces vignes, qui vont d’un arbre à l’autre, formant des espèces de guirlandes, tous ces ormeaux ont l’air de se donner la main, et tout le pays semble prêt à danser ; ce qui plaît d’abord à la vue, et paroît ensuite trop monotone.