Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/190

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suade aisément que si, dans ces pays chauds, on tenoit les vignes fort basses, comme en France, le vin en auroit plus de force et une saveur plus douce[1]. Il faudroit voir si un arbre qu’on grefferoit plus près de terre, en n’y laissant que les branches inférieures, et coupant les branches hautes à mesure qu’elles repoussoroient, ne donneroit pas des fruits plus gros et de meilleure qualité.

433. Si l’on vouloit avoir beaucoup de fruits, il faudroit, au lieu de greffer sur des troncs de jeunes arbres, comme on le fait ordinairement, greffer sur plusieurs branches d’un arbre un peu vieux ; le produit de toutes ces dernières greffes seroit beaucoup plus abondant que celui de la première[2].

  1. En Savoie, les vignes rampent, les hommes grimpent, le moral est doux, et le vin fort aigre. Au contraire, à Naples, le vin est doux, le moral est aigre, les vignes grimpent et les hommes rampent, quand ils ne sont pas assez forts pour obliger ceux qui ne vont point à la messe d’aller à vêpres.
  2. En multipliant les greffes, et greffant en