Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/250

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d’humidité, on en verra un exemple sensible dans une expérience que font ordinairement les joueurs de gobelets et autres charlatans. Leur principale pièce est une barbe d’avoine ; pour peu que vous la considériez de près, vous reconnoîtrez qu’elle est torse par le bas, sa partie supérieure étant lisse et unie. Ils ne laissent que cette partie torse, en retranchant tout le reste ; et alors la barbe d’avoine peut avoir encore sept à huit lignes de longueur. Puis ils font une petite croix avec une plume fort menue[1], en prenant, pour le montant, cette partie qui a de la moelle, et pour la traverse, celle qui n’en a point. Cette croix, lorsqu’elle est faite, peut avoir la longueur d’un doigt. Ensuite ils percent la partie inférieure de ce montant, et en ôtent la moelle, pour y insérer la partie supérieure de la barbe d’avoine, qu’ils ne laissent déborder que

  1. À Paris, ils font cette croix avec de la paille ; aussi a-t-elle de plus grandes dimensions, sans en être moins légère.