Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/253

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donner le nom de rosée du soleil, et non celui de rose. On attribue ce phénomène à une prétendue affinité ou sympathie de cette plante avec cet astre ; les hommes aimant toujours le merveilleux et les explications mystérieuses. Pour nous, qui sommes un peu moins admiratifs, nous croyons qu’il faudroit, avant tout, savoir si ces gouttes ne seroient pas tout simplement un reste de la rosée du matin qui se seroit conservée sur ces feuilles, quoique celle qui seroit tombée sur les autres plantes se fût toute évaporée ; car les feuilles de cette plante étant épaisses, lisses et d’un tissu très serré, elles ne peuvent absorber cette humidité, comme celles des autres plantes qui sont plus spongieuses et plus poreuses, Il se pourroit que le pourpier, ou toute autre plante analogue, présentât le même phénomène et qu’on ne l’eût pas remarqué. Mais si, toutes observations faites, il étoit vrai qu’on trouvât sur ces feuilles plus de rosée à midi que le matin, alors certainement on pourroit croire qu’elle provient d’une