Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et les autres, plus tardifs, cet arbre pouvoit ainsi donner successivement des fruits mûre durant tout l’été. Pour parvenir à ce but, il suffiroit de greffer des scions de différentes espèces d’arbres sur les différentes branches d’un même arbre planté dans un sol gras et abondant en sucs. Par ce moyen, un même arbre donneroit des cerises, des pêches, des prunes et des abricots, de plus d’une espèce[1]. Mais quand nous disons des fruits de différentes espèces, nous entendons des fruits dont aucune espèce ne soit incompatible avec la nature du tronc :

  1. Le texte latin semble promettre des cerises et des pêches sur le même arbre ; mais nous nous conformons au texte anglois dont les promesses sont moins magnifiques, et qui ne parle que des variétés d’une même espèce de fruit ; quoique, dans une des phrases précédentes il ait semblé promettre beaucoup plus. Ne demandons point des nèfles à un cerisier, ni des cerises à un châtaignier, ni de l’argent à un avare, ni des éloges à un glorieux mais demandons à chaque arbre et à chaque homme, le fruit qu’il veut donner.