Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/331

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la mousse n’est, à proprement parler, qu’un rudiment, qu’une ébauche de plante ; c’est en quelque manière la moisissure de la terre et de l’écorce des arbres[1].

337. La mousse croît ordinairement sur les toits des édifices dont la couverture est en tuile, ou en chaume, et sur la crête des murs ; celle de ce genre est d’un verd assez vif et assez agréable. Or, qu’elle croisse le plus souvent sur ces corps en pente, c’est ce qui doit paroître d’autant moins surprenant, que si elle se forme d’un humor aqueux, d’eau ; en un mot, il faut que cette eau soit coulante, et non stagnante : et si elle croît ordinairement sur les tuiles ou les murs,

  1. Nous supposons presque toujours involontairement que les corps très petits sont organisés moins parfaitement que les grands ; comme si la nature étoit un ouvrier semblable aux nôtres, et avoit plus de peine à travailler en petit ; mais ses outils sont plus fins que nos yeux ; et ce que nous pouvons voir, n’est qu’une partie infiniment petite de ce qu’elle peut faire.