Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/386

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composés de terre seule, on peut dire qu’à cet égard la terre se suffit à elle-même, et qu’elle tient souvent lieu de fumier, pourvu qu’elle soit bien choisie, Par exemple, j’ai vu un jardin sur lequel on avoit répandu, pour ainsi dire, un champ tout entier, et dont les arbres à fruit rapportèrent prodigieusement l’année même où ils furent plantés. Car de toutes les couches d’une terre végétale, c’est toujours celle de la surface qui est la plus féconde : or, celle de ce jardin avoit deux surfaces, au lieu d’une. Mais je suis persuadé qu’une terre où il se formeroit du salpêtre, seroit excellente, et que cette manière d’amender la terre seroit préférable à toutes les autres, si l’on pouvoit obtenir cet effet par des moyens peu dispendieux. Or, le vrai moyen d’accélérer la formation du salpêtre dans une terre, ce seroit de la garantir, autant qu’il seroit possible, de l’action du soleil,

    pourroit ne l’employer que comme une dernière ressource.