Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/519

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dans la neige, dont les mouvemens sont extrêmement lents ; et qui, en étant tiré, meurt aussi-tôt. Ce qui annonce que la neige recèle un certain degré de chaleur, très foible, à la vérité, mais sans lequel cette vivification ne pourroit avoir lieu. Et si cet insecte meurt dès qu’on le tire de la neige où il s’est formé, c’est sans doute parce que les esprits, peu actifs et en très petite quantité qui l’animent, s’exhalent dès qu’on les tire de la température froide qui les concentroit et les retenoit dans le corps de l’insecte. Car, si la chaleur peut ranimer des papillons engourdis par le froid, en éveillant, pour ainsi dire, leurs esprits, elle doit, au contraire, en déterminant l’émission de ces esprits, faire mourir ceux que le froid eut conservés, en retenant et concentrant cette substance pneumatique qui doit les animer. Quelques auteurs, soit anciens, soit modernes, prétendent que, dans les fourneaux de cuivre où l’on jette fréquemment du vitriol pour faciliter et