Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/27

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trop à leurs rôles, et n’osent point y entrer tout à fait.

— C’est pourquoi j’ai recours à toi.

— Thérèse ne suffit donc pas pour combattre ton extinction ?

— Elle m’a quitté le mois dernier. D’ailleurs, entre époux, la conversation n’est guère possible. L’un d’eux a gagné la partie…

— Mais Auguste Saint-Ours, mais Louis, et Olivar ?

— Ceux-là ne sont pas cocus, hélas ! Le mariage, puis la profession ou le métier les ont tout requis. On ne les voit plus depuis qu’ils ont fait leurs trous.

Chiron tourna son cigare dans sa bouche, et par son grand nez fin, soupira une fumée :

— La vie nous sépare.

— Dis plutôt qu’elle se retire d’entre nous !

Ils burent chacun une rasade. Boureil rompit le silence :

— Et les gaies amourettes, vieux ?