Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/135

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pour l’Empereur Mathias, puis pour Ferdinand.

Ce fut cette occasion qui fit connoître que le Duc De Baviére ne seroit point favorable aux protestans de Bohéme. Non content de donner le passage aux troupes flamandes, il songea de son côté à en lever de nouvelles pour assister la maison d’Autriche.

C’est ce qui obligea les protestans de Bohéme sous le nom d’etats, de s’unir avec ceux de Moravie, de Silésie, et de Lusace par une confédération générale, dont les articles dressez presque tous contre la religion catholique au nombre de Lxx furent signez le dernier jour de juillet.

Il y avoit déja quelques jours que les electeurs de l’empire étoient assemblez à Francford pour l’élection du roy des romains. C’est pourquoy les etats et les directeurs de Bohéme incontinent aprés avoir ratifié leur confédération, dépêchérent des députez à Francford, pour faire sçavoir, que ne reconnoissant pas Ferdinand pour leur roy, il n’étoit pas véritablement electeur, et ne devoit pas assister à l’élection : mais que les droits d’electeur étoient dévolus aux etats de Bohéme qui demandoient d’être admis à l’élection. L’entrée de Francford ayant été refusée à ces députez, ils se retirérent à Hanaw pour faire leurs protestations qui furent tres-inutiles. Ferdinand leur roy fut élû roy des romains le d’août, comme on l’a remarqué plus haut. Dés que la nouvelle de cette élection fut portée en Bohéme, les etats du royaume, c’est-à-dire les protestans, s’assemblérent pour procéder à l’exclusion de Ferdinand, et pour se choisir un nouveau roy. De sorte que le 26 d’août qui étoit selon nous le cinquiéme de septembre, ils élurent pour leur roy Frédéric V electeur palatin, qui venoit de reconnoître Ferdinand pour légitime roy de Bohéme, et légitime electeur de l’empire, à l’assemblée de Francford, où il avoit envoié ses ambassadeurs pour l’élection du roy des romains. Les etats de Silésie ratifiérent cette élection de Frédéric, et lui conférérent la qualité de Duc De Silésie. Mais il ne voulut rien faire sans prendre l’avis des princes et des etats protestans d’Allemagne, qu’on appelloit correspondans , pour s’être unis dans le dessein de soûtenir les protestans de Bohéme dans leur