Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/240

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n’avoit point pris de secte, comme nous l’apprenons de luy même. Il se confirma dans la résolution de conserver sa liberté, et de travailler sur la nature même sans s’arrêter à voir en quoi il s’approcheroit ou s’éloigneroit de ceux qui avoient traitté la philosophie avant luy. Les instances que ses amis redoublérent pour le presser de communiquer ses lumiéres au public, ne luy permirent pas de reculer plus loin. Il ne délibéra plus que sur les moyens d’éxécuter son dessein plus commodément : et ayant remarqué deux principaux obstacles qui pourroient l’empêcher de réussir, sçavoir la chaleur du climat et la foule du grand monde, il résolut de se retirer pour toujours du lieu de ses habitudes, et de se procurer une solitude parfaite dans un pays médiocrement froid, où il ne seroit pas connu.