Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/360

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ns, pour faire des exemples de la pratique la plus sévére des conseils évangéliques. M Descartes n’avoit reçû cette maxime que pour lui seul ; et il auroit été le prémier à la condamner dans un homme qui auroit eu d’autres qualitez, d’autres engagemens, et d’autres dispositions que lui. C’est à quoi ses adversaires ont négligé de prendre garde. Mais sans nous arrêter à leur procédé, contentons nous de leur faire sçavoir que les quatre maximes de morale qui se trouvent dans la méthode de M Descartes, toutes excellentes qu’elles sont, n’ont jamais passé dans son esprit pour un corps régulier et accompli de philosophie morale. Persuadé qu’il n’avoit point de vocation pour donner des loix aux autres, il est toujours demeuré soumis à celles qui lui étoient légitimement prescrites : et l’on peut assurer qu’il n’a jamais embrassé ni débité d’autre philosophie morale, que celle de S Thomas qui étoit son auteur favori, et presque l’unique théologien qu’il eût jamais voulu étudier.