Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/426

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moindres quantitez, M De Fermat laissoit assoupir son autre dispute qui concernoit la dioptrique ; et il ne s’avisa point de la réveiller du vivant de M Descartes. Mais aprés sa mort il parloit volontiers de ce différent, insinuant que M Descartes ne l’avoit jamais satisfait pleinement sur les difficultez qu’il luy avoit proposées. M Rohault croyant sur ses maniéres de parler que M Descartes avoit oublié ou négligé de luy répondre, prit la plume pour luy fermer la bouche. Cette erreur innocente produisit cette réponse à M De Fermat, que nous avons maintenant au troisiéme volume des lettres de M Descartes. M De Fermat qui ne connoissoit pas encore M Rohault, et qui ne vid son écrit que long-têms aprés, dissimuloit toûjours que M Descartes luy eût répondu, et sembloit même inviter de têms en têms quelqu’un de ses amis à reprendre cette ancienne querelle. M Clerselier s’offrit, et il la termina à la gloire de M Descartes, et à la satisfaction de M De Fermat, qui mourut peu de têms aprés en bon cartésien.


Mr Petit ne tarda point tant à rendre les armes à M Descartes que M De Fermat. Nous avons vû qu’il faisoit plus de cas de ses objections contre la dioptrique de M Descartes que de celles de M De Fermat. Mais soit qu’il fût un peu prévenu pour luy-même, soit que ses objections fussent effectivement meilleures, il profita de l’avantage qu’il avoit sur M De Fermat par le moyen de ses expériences, qui s’accordant merveilleusement