Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/432

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Mr Descartes n’étoit pas tellement occupé des réponses qu’il avoit à faire aux objections de Messieurs De Fermat, De Roberval, Petit, et Morin, qu’il n’eût quelques momens de reste pour les livres nouveaux, et particulierement pour ceux qui concernoient les mathématiques, et la physique. Il en reçût un assez bon nombre de toutes grandeurs cette année, venus de France par le moyen du P Mersenne, de M De Zuytlichem, et de quelques libraires de Hollande. L’un des principaux pour la forme fut celuy de M De Beaugrand sécrétaire du roy touchant la géostatique, imprimé dés l’année précédente de la grandeur qui s’appelle in folio , circonstance qui dés lors formoit un préjugé contre la bonté d’un livre.

Mais M Descartes étoit déja préoccupé d’ailleurs d’une maniére peu favorable à M De Beaugrand, de la capacité duquel il n’avoit jamais eu une opinion fort avantageuse. M De Beaugrand avoit encore contribué de son côté à diminuer l’estime que M Descartes pouvoit avoir euë de son cœur et de son esprit, lors qu’il s’étoit laissé aller à la jalousie contre M Des Argues. Voyant que celuy-cy s’intéressoit avec le P Mersenne pour servir M Descartes dans la poursuite du privilége qu’on demandoit à la cour de France pour l’impression de ses ouvrages,