Page:Baillon - Moi quelque part, 1920.djvu/82

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Kloek… kloek… Vous êtes fatigués, mes chéris. Venez un instant vous chauffer sous mes ailes : ils s’y fourrent.

Ô bonne mère, qui dès la coquille enseigne à ses enfants la langue du pays !

Elle dit encore :

— Heeu. Un long cri de cuivre. Les poussins s’arrêtent. Toutes ces boules, l’épervier là-haut n’y reconnaîtra pas des oiseaux.

— Kedaak ! Kedaak… kedaak. Le vilain chien. Faisons du bruit qu’il ait peur.

— Gnrr ! Les petits viennent de naître. Je tends la main pour voir. Gnrr ! Gnrr ! J’ai peur devant ce chien qui grogne.

— Rrrr !… Rrrr !… Presque un chat qui ronronne… Bien au chaud sous son ventre les petits s’apaisent et s’endorment.

— Pik… Au lieu de dormir, ce petit indocile sort la tête d’entre les plumes, « Pik » le mot, avant le bec, le pique.

— Tiktiktiktik. Elle leur a trouvé quelque chose. Quoi ? Pas besoin que j’y aille ; je le devine à sa voix, tantôt menue comme cette imperceptible graine qu’elle leur montre du bec, tantôt grosse, horrifiée, devant ce terrible ver qu’elle devra leur tuer en morceaux, avant qu’ils ne l’avalent.

— Tiktiktiktiktiktiktiktik… Il y en a beaucoup, tant qu’elle en dit.

Et les poussins :

— Pippe, pippe… de l’air, de l’air, je sors de l’œuf.

— Pihip ! Pihip !… Je suis triste, je suis perdu.

— Fifififi… fifififi … Ils ont froid, ils grelottent…

— Frrrî. — La frousse ! Qu’ont-ils entendu ?

— Trrî… trrî… trrî… — Très bien, ils ont chaud.

— Ti… tiri, titî. — Voyez-vous ça. Déjà des rêves de coq.

Symphonie.

Dans l’étable, où sont les pondoirs, beaucoup de poules ensemble à contre-temps :

— Kotkotkedaak !… Kotkotkedaak !… Kedaak ! Kedaak !… Kotkotkedaak !