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accablés de dettes et par l’énormité des taxes, ou opprimés par la violence, se donnaient aux nobles, qui les traitaient en esclaves[1].

Le sort des anciens habitants des Gaules éprouva d’abord quelques adoucissements sous les lois de leurs nouveaux maîtres; mais bientôt ils retombèrent dans l'état d’oppression d’où la conquête les avait tirés.

Rome introduisit dans les Gaules, les lois qui régissaient les autres provinces de l’empire, et son système fiscal y fut promptement établi.

Les citoyens romains, ou, parmi les peuples soumis, les habitants qui avaient acquis le droit de cité, jouissaient de l’exemption de certains tributs, attendu qu’ils étaient tenus du service personnel à la guerre. Les impôts que supportaient les autres classes se composaient principalement d’une capitation, ou imposition purement personnelle, et d'un impôt foncier réparti par arpent, que l'on nommait cens[2]. Il existait encore des droits à l’importation et à l’exportation des marchandises, des taxes sur la consommation, dont une partie tournait au profit des cités, et des droits sur le sel.

L'avidité des agents du fisc ne tarda pas à élever les charges des peuples au-dessus des sommes demandées

  1. César (De bello Gallico, lib. 6).
  2. (a) « De cinq ans en cinq ans se faisoit le lustre par les censeurs, a qui contenait description tant du nombre des citoyens que des facultés de chacune maison : Le mot de cens dont nous usons encore est venu dé là. » (Questions et réponses sur les coutumes de France, par Guy Coquille, seigneur de Romenay, chap. 67.)