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gées dans leurs expéditions, se trouvaient protégées sur l’océan et dans la Méditerranée. Dunkerque, racheté des Anglais, était devenu un vaste port et une place formidable. Sur les nouvelles frontières de la Flandre, des trois évêchés, de l’Alsace, dans la Franche-Comté, sur les Alpes et dans les Pyrénées, Vauban élevait de nombreuses forteresses, qui, sous le même règne, devaient contribuer au salut de l’état ; De tous côtés, le transport des marchandises, multiplié par les encouragements accordés au transit, par les entrepôts ouverts dans nos ports comme étape générale des nations, facilité par l’ouverture de grandes routes et par l’entretien des anciennes, était assuré au moyen d’une police sévère contre les malfaiteurs. Enfin un projet magnifique conçu dès le règne de François Ier, et qui avait occupé la pensée de Henri IV et de son ministre, celui de joindre l’océan à la Méditerranée par le canal du Languedoc. s’exécutant sur un plan d’une grande étendue, devait bientôt favoriser la circulation des denrées dans une longueur de soixante lieues.

Tant de prodiges, si rapidement opérés parle secours des finances, et en grande partie d’après les conseils et sous la direction de Colbert[1], renferment dans la durée de l’administration de ce grand homme l’époque glorieuse et brillante dont l’éclat rejaillit encore de nos jours sur les malheurs des dernières années du règne de Louis XIV.

Moins heureux que Sully, qui avait trouvé la ré-

  1. Monthion, p.63