Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/51

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paraît trop sévère, disons qu’il est lisible juste comme eux. Théodore de Banville ne souffre pas moins de ce vieillissement, quoique son Olympe, à lui, ne soit pourtant pas aussi sourcilleux que celui de Leconte de Lisle. Son Olympe est galant, pimpant, très décor d’Opéra. Que voulez-vous, il n’en est pas moins très ennuyeux au bout d’un quart d’heure : Théodore de Banville est verbeux, atteint de la manie du développement, au point que cet esprit charmant, fourvoyé dans la rhétorique, finirait par vous irriter…

Mais il y a l’ironiste, le gamin de Paris, le virtuose du burlesque et de la cocasserie en rimes… Hélas ! l’oserai-je dire ? Ce Banville-là aussi a bien vieilli ! Vous vous rappelez, dans Manette Salomon, la charge par laquelle s’ouvre le livre, le fameux discours d’Anatole sur Paris, du haut du belvédère, au Jardin des Plantes. Ce carnaval de 1860, il ne vaut guère mieux chez Banville