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I

L’invasion française en Allemagne

Le centenaire d’Iéna tombant si tôt après les bruits de guerre et l’alerte de Tanger, aurait dû être pour le patriotisme français une occasion de recueillement et d’étude. De l’état des ambitions et des rivalités européennes, pouvait naître un immense conflit qui se résoudrait sur ces champs de bataille, toujours ouverts aux armées, qui Bordent le Rhin. La bataille se livrerait-elle cette fois à droite ou à gauche du grand fleuve frontière ? C’était l’énigme d’un avenir que beaucoup tenaient pour prochain.

Il y avait un siècle, c’était au cœur de l’Allemagne que la Prusse avait éprouvé sa grande défaite historique, à Iéna, le 14 octobre 1806. Que de réflexions soulèvent ces grandes circonstances de politique et de guerre ! Il est agréable de songer au profond avilissement où fut plongée la Prusse par la catastrophe d’Iéna. Il est utile de chercher les méthodes et les ressources qui lui ont permis de prendre si vite une si éclatante revanche.