Page:Bainville - Bismarck.djvu/179

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idées et de préparer les esprits. « Napoléon III, écrit M. Lebey, a réussi en se montrant avec intelligence, en appuyant ses pas en avant d’actes et d’écrits, en se servant des uns et des autres avec une obstination où bien peu eussent persévéré, car il a été l’explorateur de sa route, tantôt son ingénieur, tantôt son ouvrier, puis son conquérant, » Cela est fort bien dit. Telle est la vraie méthode par laquelle réussissent des entreprises de cette nature. Mais il faudra éternellement regretter que celle qui a mis Napoléon III sur le trône ait causé à la France d’irréparables dommages. L’avènement de ce prétendant devait être le triomphe de la cause des peuples, l’occasion des succès italiens et germaniques, l’origine des diminutions françaises. Ainsi l’intelligence, l’activité, l’enthousiasme, la volonté de réussir entrèrent au service de toutes les puissances de l’erreur et du mal : Il fallut pour le malheur de la patrie que, de nouveau, l’ambition d’un Bonaparte conspirât avec les circonstances et avec les illusions de son siècle. Je ne crois pas qu’on puisse toucher à une seule page de l’histoire du second Empire — même à ses préludes et dans la formation de ses principes politiques — sans avoir le droit d’exprimer, au nom de la France, cette exécration.