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franco-austro-italienne. L’Angleterre fomenta l’affaire d’Aspromonte, la Prusse suscita l’affaire de Mentana pour créer un courant anti-français en Italie. Il est regrettable que l’Italie n’ait pas aidé la France contre la Prusse en 1870 ; cela lui aurait évité la Triplice, dont elle ne tira aucun avantage qui en compensât les charges.


N’y a-t-il pas dans ce regret comme une sorte de désaveu de la politique anticléricale qui caractérisa la première manière de la nouvelle monarchie et un prolongement de cette politique, encore timide, sinon de réconciliation, au moins de cessation d’hostilités, qui s’établit entre le Quirinal et le Vatican ?

Enfin, une nouvelle communication de M. Émile Bourgeois lui-même apportait une preuve inédite et nouvelle en faveur de nos explications, qui sont celles du bon sens. Dans cette note, où M. Émile Bourgeois s’inscrit en faux contre certaines affirmations de M. de Gramont, il publie pour la première fois ce document important : une dépêche adressée à M. de Rémusat le 5 janvier 1873 par M. de Banneville, ambassadeur de France à Vienne[1]. On y lit entre autres choses :

Personne n’ignore ici qu’en 1869 et au début de 1870 le ressentiment des événements de 1866 était très vivace dans le cœur de l’empereur François-Joseph et que, plus que lui encore, les princes de sa famille et beaucoup de patriotes autrichiens ne se résignaient pas à considérer comme définitives les conséquences de ces événements. La politique de M. de Bismarck, la persistance, le redoublement, l’activité des armements et les perfectionnements incessants de l’orga-

  1. Revue du mois, 10 novembre 1906.