Page:Bainville - Heur et Malheur des Français.djvu/687

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Douze jours plus tard, l’armée du Rhin était bloquée dans Metz. Une autre armée, formée à Châlons, s’étant mise en marche pour la délivrer, fut prévenue et arrêtée par les Allemands. Elle ne tarda pas à être enfermée dans la petite place de Sedan avec l’empereur lui-même qui l’accompagnait. Il ne lui resta plus qu’à se rendre. Le 2 septembre, Napoléon III et cent mille hommes étaient prisonniers.

Le dimanche 4 septembre, la nouvelle du désastre était connue à Paris. D’un seul coup, l’Empire s’effondra. À la Chambre, les républicains, Jules Favre, Gambetta hésitaient encore, craignant les révolutionnaires. Ils essayaient de donner à la déchéance une forme régulière et légale lorsque, comme en 1848, la foule envahit le Palais-Bourbon et réclama impérieusement la République. Les chefs de la gauche la suivirent alors à l’Hôtel de Ville où fut proclamé un gouvernement de la Défense nationale, tandis que l’impératrice-régente quittait les Tuileries dans un fiacre.

Personne ne songea seulement à défendre le régime napoléonien que le peuple souverain, quatre mois plus tôt, avait encore approuvé par 7 358 000 voix.