Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/100

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La réalisation complète de ce problème sera sans doute l’œuvre des siècles. Mais l’histoire l’a posé et nous ne saurions désormais en faire abstraction, sans nous condamner nous-mêmes à une impuissance complète.

Nous nous hâtons d’ajouter, que nous repoussons énergiquement toute tentative d’organisation sociale qui, étrangère à la plus complète liberté tant des individus que des associations, exigerait l’établissement d’une autorité réglementaire de quelque nature que ce fût, et qu’au nom de cette liberté que nous reconnaissons comme l’unique fondement et comme l’unique créateur légitime de toute organisation, tant économique que politique, nous protesterons toujours contre tout ce qui ressemblera, de près ou de loin, au communisme et au socialisme d’État.

L’unique chose que, selon nous, l’État pourra et devra faire, ce sera de modifier d’abord peu à peu le droit d’héritage, pour arriver aussitôt que possible à son abolition complète. Le droit d’héritage, étant une pure création de l’État, l’une des conditions essentielles de l’existence même de l’État autoritaire et divin, il peut et doit être aboli par la liberté dans l’État, — ce qui revient à dire que l’État lui-même doit se dissoudre dans la société organisée librement selon la justice. Ce droit devra être nécessairement aboli, selon nous, parce que tant que l’héritage exis-