Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/134

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combinant en un seul mouvement, constituent ce que nous appelons la solidarité, la vie et la causalité universelles. Appelez cette solidarité Dieu, l’absolu, si cela vous amuse, peu nous importe, pourvu que vous ne donniez à ce Dieu d’autre sens que celui que nous venons de préciser : celui de la combinaison universelle, naturelle, nécessaire, mais nullement prédéterminée ni prévue d’une infinité d’actions et de réactions particulières. Cette solidarité toujours mouvante et active, cette vie universelle peut bien être par nous rationnellement supposée, mais jamais réellement embrassée, même par notre imagination, et encore moins reconnue. Car nous ne pouvons reconnaître que ce qui nous est manifesté par nos sens et ceux-ci ne pourront jamais embrasser qu’une indéfinitivement petite partie de l’Univers. Bien entendu que nous acceptons cette solidarité, non comme une cause absolue et première, mais tout au contraire comme une résultante[1] toujours produite et reproduite par l’action simultanée de toutes les causes particulières — action qui constitue précisément la causalité universelle. L’ayant ainsi déterminée, nous pouvons dire à présent, sans craindre de produire

  1. Comme tout individu humain n’est aussi rien que la Résultante de toutes les causes qui ont présidé à sa naissance, combinées avec toutes les conditions de son développement postérieur.