Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/167

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des malentendus, — tant nous sommes habitués à attacher à ce mot : création l’idée d’un créateur conscient de lui-même et séparé de son œuvre. — Nous aurions du dire que chaque monde, chaque être inconsciemment et involontairement se produit, naît, se développe, vit et meurt en se transformant en un être nouveau au milieu et sous l’influence, toute-puissante, absolue, de la solidarité universelle, — et nous ajouterons maintenant, pour préciser encore mieux notre pensée que l’unité réelle de l’univers n’est rien que la solidarité et l’infinité absolues de ses réelles transformations, — car la transformation incessante de chaque être particulier constitue la vraie, l’unique réalité de chacun, tout l’univers n’étant qu’une histoire sans limites, sans commencement et sans fin.

Les détails en sont infinis. Il ne sera jamais donné à l’homme d’en connaître qu’une infiniment petite partie. Notre ciel étoilé avec sa multitude de soleils ne forme qu’un point imperceptible dans l’immensité de l’espace et quoique nous l’embrassions du regard, nous n’en saurons jamais presque rien. Force nous est de nous contenter de connaître un peu notre système solaire, dont nous devons présumer la parfaite harmonie avec le reste de l’univers ; car si cette harmonie n’existait pas, elle devrait ou bien s’établir ou bien notre monde solaire périrait. Nous con-