Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/237

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sentiment, à savoir un fonds où les nerfs puisent[1], un centre où ce qu’ils puisent est élaboré[2], joint à l’identité des deux centres, tout cela indique que la physiologie du sentiment ne peut pas être différente de celle de l’intellect :

» En conséquence, de même qu’il a fallu renoncer à chercher dans le cerveau des organes pour les affections ou passions et n’y voir que des activités affectives qu’il s’agit de déterminer.

» La source des idées étant dans les impressions sensorielles, la source des sentiments est dans les im-

  1. Le fonds où les nerfs puisent les impressions tant sensorielles qu’instinctives, le sensorium commun, c’est d’après M. Littré et M. Luys, la couche optique où viennent aboutir toutes les impressions sensitives tant externes qu’internes, — c’est-à-dire soit produites par les objets extérieurs, soit émanées de la trame des viscères ou les organes de l’intérieur, — et qui « par un système de fibres et de communications les transmet à la substance corticale (substance grise) des circonvolutions du cerveau proprement dit — siège des facultés tant affectives qu’intellectuelles » (pp. 340-41).
  2. La substance grise du cerveau proprement dit composée de cellules nerveuses : « Il est établi que les cellules nerveuses qui composent la substance du cerveau, étant anatomiquement l’aboutissement (dernier) des nerfs et, par eux, de toutes les impressions internes, ont fonctionnellement, l’office de faire de ces impressions des idées ; les idées une fois faites, de les juger par différences et par ressemblance, de les retenir par la mémoire, de les réunir par l’association. Rien de plus, rien de moins. Tout le développement intellectuel de l’homme a son point de départ dans ces conditions anatomiques et physiologiques » (p. 352.)