Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cerveau humain, la formation de nouveaux organes, correspondants à chacune prise à part, ne peuvent être transmises aux individus par voie d’héritage physiologique. — Ce qui s’hérite physiologiquement c’est l’aptitude de plus en plus fortifiée, élargie et perfectionnée de les concevoir et d’en créer de nouvelles. Mais les associations mêmes et les idées complexes qui les représentent, telles que l’idée de Dieu, de la patrie, de la morale, etc., ne pouvant jamais être innées, ne sont transmises aux individus que par la voie de la tradition sociale et de l’éducation. Elles saisissent l’enfant dès le premier jour de sa naissance, et comme elles se sont déjà incarnées dans la vie qui l’entoure, dans tous les détails, tant matériels que moraux, du monde social au milieu duquel il est né, elles pénètrent de mille façons différentes dans sa conscience d’abord enfantine, puis adolescente et juvénile, qui naît, grandit et se forme sous leur toute-puissante influence.

Prenant l’éducation dans le sens le plus large de ce mot, y comprenant non seulement l’instruction et les leçons de morale, mais encore et surtout les exemples que donnent à l’enfant toutes les personnes qui l’entourent ; l’influence de tout ce qu’il entend, de ce qu’il voit ; et non seulement la culture de son esprit, mais encore le développement de son corps par la nourriture, par l’hygiène, par l’exercice de ses membres et de