Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/276

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damné à la destruction ; tout ce qui est au-dedans constitue la grande patrie de l’espèce, — comme, par exemple, l’humanité pour les hommes.

Mais cette destruction ou cet entre-dévorement mutuel des individus vivants ne se rencontrent pas seulement aux limites de ce monde restreint que nous appelons la grande patrie ; nous les retrouvons aussi féroces et quelquefois plus féroces au milieu même de ce monde, à cause même de la résistance et de la compétition qu’ils y rencontraient et parce que les luttes tout aussi cruelles de l’amour viennent s’y ajouter encore à celles de la faim.

D’ailleurs chaque espèce d’animaux se subdivise en groupes et en familles différentes, sous l’influence des conditions géographiques et climatologiques des différents pays qu’elle habite. La différence plus ou moins grande des conditions de la vie détermine une différence correspondante dans l’organisation même des individus qui appartiennent à la même espèce. On sait d’ailleurs que tout individu animal cherche naturellement à s’accoupler avec l’individu qui lui est le plus semblable, d’où résulte naturellement le développement d’une grande quantité de variations dans la même espèce ; et comme les différences qui séparent toutes ces variations les unes des autres, sont fondées principalement sur la reproduction, et que la reproduction est l’unique base de toute solida-