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DIEU ET L’ÉTAT





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C’est au nom de cette fiction qui s’appelle tantôt l’intérêt collectif, le droit collectif ou la volonté et la liberté collectives, que les absolutistes jacobins, les révolutionnaires de l’École de J.J. Rousseau et de Robespierre proclament la théorie menaçante et inhumaine du droit absolu de l’État, tandis que les absolutistes monarchiques l’appuient avec beaucoup plus de conséquence logique sur la grâce de Dieu. Les

  1. Je reproduis ici les pp. 286 à 340, c’est-à-dire la dernière partie du manuscrit ; les pp. 240 à 286 restent donc inédites, j’ai dit pourquoi dans l’introduction. Du reste, tout ce qu’on va lire est pour ainsi dire indépendant de ce qui précède, étant écrit sous forme de note aux phrases suivantes qui reproduisent les idées des métaphysiciens que Bakounine va combattre : « L’État s’impose donc à chacun comme le représentant unique du Bien, du Salut, de la Justice de tous. Il limite la liberté de chacun au nom de la liberté de tous, le droit de chacun au nom du droit de tous les intérêts individuels de chacun au nom de l’intérêt collectif de la société tout entière. Avec ces mots se termine le texte proprement dit du manuscrit et tout ce qui suit est écrit en note.