Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/327

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autorité de ses intermédiaires et de ses élus : Messies, prophètes, législateurs divinement inspirés, empereurs, rois et tous leurs fonctionnaires et ministres, représentants et serviteurs consacrés des deux grandes institutions qui s’imposent à nous comme établies [par] Dieu même pour la direction des hommes : de l’Église et de l’État. Toute autorité temporelle ou humaine procède directement de l’autorité spirituelle ou divine. Mais l’autorité c’est la négation de la liberté. Dieu, ou plutôt la fiction de Dieu, est donc la consécration et la cause intellectuelle et morale de tout esclavage sur la terre, et la liberté des hommes ne sera complète que lorsqu’elle aura complètement anéanti la fiction néfaste d’un maître céleste.

C’est en suite et en conséquence la révolte de chacun contre la tyrannie des hommes, contre l’autorité tant individuelle que sociale représentée et légalisée par l’État. Ici il faut pourtant bien s’entendre et pour s’entendre il faut commencer par établir une distinction bien précise entre l’autorité officielle et par conséquent tyrannique de la société organisée en État, de l’influence et de l’action naturelle de la société non officielle, mais naturelle sur chacun de ses membres.

La révolte contre cette influence naturelle de la société est beaucoup plus difficile pour l’individu que la révolte contre la société officiellement organisée,