Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/121

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rêts exclusifs de nos classes gouvernementales.

Élu par une Assemblée fédérale ainsi constituée, le Conseil fédéral, à son tour, doit être forcément, non seulement étranger, mais hostile à tous les instincts d’indépendance, de justice et de liberté qui animent nos populations. À part les formes républicaines, qui ne diminuent pas, mais qui cachent seulement le pouvoir qu’il exerce, sans autre contrôle que celui de l’Assemblée fédérale, dans les affaires les plus importantes comme les plus délicates de la Suisse, il ne se distingue que fort peu des gou |31 vernements autoritaires de l’Europe. Il sympathise avec eux et il partage presque toutes leurs passions oppressives.

Si l’exercice du contrôle populaire dans les affaires cantonales est excessivement difficile, dans les affaires fédérales il est tout à fait impossible. Ces affaires se font d’ailleurs exclusivement dans les hautes régions officielles, par-dessus la tête de nos populations, de sorte que, la plupart du temps, ces dernières les ignorent complètement.

Dans l’affaire du traité d’extradition conclu dernièrement avec la France impériale, dans celles de l’expulsion de Mazzini, des violences commises contre la princesse Obolensky, de l’extradition dont est menacée Mme Limousin, et dans la chasse ordonnée à toutes les polices cantonales par le Conseil fédéral contre M. Netchaïef, affaires qui touchent de si près à notre dignité natio-