Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/194

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encore et surtout par l’enthousiasme révolutionnaire du peuple français tout entier, qui, prenant lui-même en main ses affaires avec l’énergie du désespoir, organisa dans chaque ville, dans chaque commune, un centre de résistance et d’action. — Et puis, si l’État issu du mouvement de 1789, tout jeune encore, tout pénétré de la vie et des passions populaires, a pu se montrer capable de sauver la patrie, il faut se dire que depuis lors il a bien vieilli et s’est bien corrompu. Revu et corrigé, et usé jusque dans ses ressorts fondamentaux par Napoléon Ier ; restauré tant bien que mal par les Bourbons, corrompu et affaibli par la monarchie de Juillet, il est arrivé sous le second empire au dernier degré de corruption et d’impuissance ; et maintenant, la seule chose qu’on puisse attendre de lui, c’est sa disparition complète avec toutes les institutions policières, administratives, juridiques et financières qui le soutenaient, — pour faire place à la société naturelle, au peuple qui reprend ses droits naturels et qui se lève[1].

[2] Mais, me direz-vous, le gouvernement provisoire a convoqué tous les électeurs pour la première quinzaine d’octobre, à l’effet de nommer une Assemblée constituante ; celle-ci pourra faire réformer radicalement le système administratif, comme l’a fait

  1. Ici, à la ligne 30 de la page 80 du manuscrit de Bakounine, la brochure cesse de suivre ce manuscrit, qui s’achève une page plus loin (p. 81). Voir à l’Appendice, p. 267(l. 19 ;) — J. G
  2. Cet alinéa et le commencement du suivant ont été rédigés par moi pour servir de transition entre ce qui précède et ce qui va suivre. — J. G.