Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/208

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par les moyens réguliers de la civilisation, de l’État. Elle ne peut échapper à la déchéance que par un effort suprême, par un immense mouvement convulsif de toute la nation, par le soulèvement armé du peuple français.

a) Les Prussiens, toute la nation allemande considérée comme État unitaire, comme Empire, — ce qu’elle est déjà virtuellement, — ne peut racheter les immenses sacrifices qu’elle a faits, ni se sauvegarder contre les vengeances futures et même très prochaines de la France humiliée, insultée, qu’en écrasant cette dernière, qu’en lui dictant les conditions d’une paix ruineuse à Paris.

b) Aucun État français — empire, royaume ou république — ne saurait exister seulement un an, après avoir accepté les conditions désastreuses et déshonorantes que les Prussiens seront obligés, par la force même des choses, de leur dicter.

c) Donc, le gouvernement provisoire actuel — Bazaine, Mac-Mahon, Palikao, Trochu, avec son Conseil privé : Thiers-Gambetta — ne peuvent, s’ils le voulaient même, traiter avec les Prussiens, tant qu’il en restera un seul sur le territoire de la France. Par suite de quoi, entre tous ces hommes qui représentent quatre partis différents : l’empire honteux ; l’orléanisme direct (Trochu) ; l’orléanisme indirect, ou bien la république bourgeoise et