Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/253

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Jules Simon, Pelletan et tant d’autres, qui tout aussi réactionnaires que Thiers et Trochu, n’en possèdent pas les incontestables talents, ni la grande habileté et habitude pratiques. Pour expulser Thiers et Trochu, Gambetta devrait d’abord expulser du gouvernement ces républicains modérés. — Pour cela, il faudrait faire (sic) au vrai peuple de Paris, aux révolutionnaires socialistes, — et ce serait la mort de Gambetta. Il le sait fort bien, et il se dit à lui-même les paroles que lui adresse la Liberté du 25 : « Vous n’avez pas besoin de faire la révolution, elle est désormais faite dans tous les esprits. Tout le monde en sent aujourd’hui l’irrévocable besoin. Ce n’est plus qu’une question d’opportunité et de temps. Pourquoi donc ces impatiences ? Mais impatients que vous êtes, ne sentez-vous donc pas que si au lieu d’attendre la solution et la résoudre politiquement (sic), vous déchaînez le lion populaire, vous serez les premiers dévorés ? » — Voilà pourquoi Gambetta n’expulsera du gouvernement aucun des républicains modérés, et pourquoi il n’en expulsera ni Thiers, ni Trochu. Il ne les expulsera pas encore pour une autre raison : N’étant point un révolutionnaire socialiste, ne pouvant par conséquent appuyer franchement son action sur le prolétariat, sur les travailleurs, sur le peuple, il devra forcément chercher l’appui de la bourgeoisie plus ou moins radicale aussi bien que celui de l’armée ; et bien ! Trochu et Thiers lui assureront l’un et l’autre. Donc ils sont nécessaires, inévitables. Mais avec Thiers et Trochu les mesures radicales, même au point de vue exclusif du Jacobinisme révolutionnaire, seront impossibles — ou bien elles ne seront possibles que contre le peuple, contre les révolutionnaires socialistes, non contre la réaction bourgeoise. Le dernier décret de Trochu, |12 sa proclama-