Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/283

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Voici pourquoi, moi révolutionnaire socialiste, je désire de tout mon cœur, maintenant, l’alliance du Jacobin Gambetta avec les Orléanistes Thiers et Trochu, cette alliance seule pouvant terrasser maintenant la conspiration Bonapartiste à Paris. Voilà pourquoi je désire maintenant que la dictature collective de Gambetta, Thiers et Trochu s’empare au plus vite du gouvernement, — et je dis au plus vite, car chaque jour est précieux, et s’ils en perdent un seul inutilement, ils sont perdus. Je pense que tout cela va se résoudre en trois ou quatre jours. Ayant pour eux la garde nationale, les gardes mobiles et la population de Paris, ils peuvent incontestablement s’emparer du pouvoir, s’ils sont unis, s’ils ont la résolution nécessaire, s’ils sont des hommes. Je m’étonne qu’ils ne l’aient pas fait jusqu’à présent. Les Bonapartistes ont pour eux la police et toute la garde municipale qui constitue je pense une force assez respectable. Il est probable qu’ils se proposent d’arrêter les membres de la gauche et Trochu pendant la nuit, comme ils l’ont fait en décembre. Dans tous les cas, cet état de choses ne peut plus durer, et nous recevrons l’un de ces jours la nouvelle d’un coup d’État bonapartiste, ou bien celle d’un coup d’État plus ou moins révolutionnaire.

Il est clair que dans le premier cas, le salut ne pourra plus venir que d’une révolution provinciale. Mais dans le second aussi, il ne peut venir que de là.

[1]  Je résumerai en peu de mots les arguments dont

  1. À partir d’ici (p. 34, l. 25 du manuscrit), et jusqu’à la page 67, ligne 5, le manuscrit Bakounine a été intégralement reproduit dans la brochure (p. 6, l. 8, à p. 31, l. 15 ; — p.  85, l. 10, à p. 118, l. 18, de cette réimpression), avec deux transpositions qui seront indiquées, et la suppression de deux passages, qui sera indiquée aussi. — J. G.