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Prussiens l’ont réduite à néant. Que lui reste-t-il donc pour se sauver ? La révolution sociale, l’anarchie intérieure et nationale aujourd’hui, demain universelle.


2 septembre.

À mesure que j’écris, les événements se déroulent et chaque nouvelle que j’apprends me donne raison. Mac-Mahon vient d’être battu de nouveau entre Montmédy et Sedan, le 30 août. Au moment où j’écris, il est probablement détruit, heureux s’il a pu se retirer, par un circuit très excentrique, sur Paris, et s’il n’a pas été rejeté en Belgique. Encore cinq, six jours, et Paris se verra assiégé par une armée formidable de trois à quatre cent mille hommes. J’espère, espérons tous que Paris se défendra jusqu’au bout et donnera à la France le temps de se lever et de s’organiser en masse.

Voici ce que j’ai lu aujourd’hui dans le Bund :

|68 « Correspondance de Paris, 29 août. — Il règne aujourd’hui à Paris un calme sérieux. Il n’y a ni abattement, ni confusion, ni hésitation. Tous sont absolument résolus. On n’entend plus nulle part de conversations politiques, on ne songe plus qu’à la défense. La Bourse elle-même est calme et forte. Paris ressemble maintenant à un camp ou à un caravansérail. On renvoie les femmes et les enfants en province. Chaque maison fait des provisions de pommes de terre, de farine, de riz, de jambons et d’extrait de viande. Tous les journaux et toutes les conversations sont unanimes sur ce point qu’on continuera la lutte même après la prise de Paris, et qu’on ne conclura la paix que sur la rive droite du Rhin. Palikao ne badine pas. Il vient de proclamer par décret que tous les hommes valides de vingt-cinq à