Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/337

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Paris sera investi par les armées étrangères, ses communications régulières avec le pays seront interceptées. À cette condition aucune organisation n’est possible. Et d’ailleurs le gouvernement qui se trouverait à Paris serait tellement absorbé par la défense de Paris, et par le gouvernement intérieur de cette ville, que fût-il composé des hommes les plus intelligents et les plus énergiques du monde, il lui sera absolument impossible de s’occuper comme il convient dans ce moment suprême, de l’organisation du soulèvement de la France.

|79 Il est vrai que le gouvernement révolutionnaire élu par la population armée de Paris pourra se transporter en dehors de Paris, dans quelque grande cité provinciale, à Lyon, par exemple. Mais alors il n’exercera plus aucune autorité sur la France, parce qu’aux yeux du peuple, aux yeux des paysans surtout, composé d’hommes inconnus ou même détestés de la campagne, issus non du suffrage universel, mais seulement de l’élection de la population parisienne, il n’aura aucun titre légitime pour gouverner la France. S’il restait à Paris, soutenu par les ouvriers de Paris, il pourrait encore s’imposer à la France, au moins aux villes de France, et peut-être même aux campagnes, malgré l’hostilité bien prononcée des paysans. Car, comme me l’ont si souvent répété nos amis français, ouvriers et bourgeois, Paris exerce un prestige historique si puissant sur toutes les imaginations françaises, que tous les habitants de la France, villes et campagnes, les uns avec plus les autres avec moins de bonne volonté, finiront toujours par lui obéir.

Mais une fois le gouvernement révolutionnaire sorti

    le texte du manuscrit est intercalé, avec quelques modifications, aux pages 32-34 de la brochure (de la p. 119, l. 12, à la p. 122, l. 18, de cette réimpression). — J. G.