Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/373

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pire de Napoléon III ; sans parler de l’exploitation impitoyable qui fait passer dans ses poches tout le produit du travail populaire, laissant à peine le strict nécessaire aux malheureux salariés ; sans parler de l’avidité insatiable et de cette atroce et inique cupidité, qui, fondant toute la prospérité de la classe bourgeoise sur la misère et sur l’esclavage économique du prolétariat, en font l’ennemie irréconciliable du peuple, voyons quels peuvent être les droits actuels de cette bourgeoisie à la confiance de ce peuple ?

Les malheurs de la France l’auraient-ils transformée tout d’un coup ? Serait-elle redevenue franchement patriote, républicaine, démocrate, populaire et révolutionnaire ? Aurait-elle montré la disposition de se lever en masse et de donner |13 sa vie et sa bourse pour le salut de la France ? Se serait-elle |13 repentie de ses vieilles iniquités, de ses infâmes trahisons d’hier et d’avant-hier, et se serait-elle franchement rejetée dans les bras du peuple, pleine de confiance en lui ? Se serait-elle mise de plein cœur à la tête de ce peuple pour sauver le pays ?

Mon ami, il suffit, n’est-ce pas, de poser ces questions, pour que tout le monde, à la vue de ce qui se passe aujourd’hui, soit forcé d’y répondre négativement. Hélas ! la bourgeoisie ne s’est point transformée, ni amendée, ni repentie. Aujourd’hui comme hier et même plus qu’hier, trahie par le jour dénonciateur que les événements jettent sur les hommes aussi bien que sur les choses, elle se montre dure,