Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/379

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laisser plutôt enterrer sous les décombres de leurs villes et de leurs maisons, que de les rendre aux Prussiens ? Ils vous répondront unanimement qu’ils préfèrent les racheter aux Prussiens. Croyez-vous que si les bourgeois de Paris ne se trouvaient pas sous l’œil et sous le bras toujours menaçants des ouvriers de Paris, Paris aurait opposé aux Prussiens une si glorieuse résistance ?




|17 Est-ce que je calomnie les bourgeois ? Cher ami, vous savez bien que non. Et d’ailleurs, il existe maintenant, au vu et la connaissance de tout le monde, une preuve irréfutable de la vérité, de la justice de toutes mes accusations contre la bourgeoisie. Le mauvais vouloir et l’indifférence de la bourgeoisie ne se sont que trop clairement manifestés dans la question d’argent. Tout le monde sait que les finances du pays sont ruinées ; qu’il n’y a pas un sou dans les caisses de ce gouvernement de la Défense nationale, que Messieurs les bourgeois paraissent soutenir maintenant avec un zèle si ardent et si intéressé. Tout le monde comprend que ce gouvernement ne peut les |18 remplir par les moyens ordinaires des emprunts et de l’impôt. Un gouvernement irrégulier ne peut trouver du crédit ; quant au rendement de l’impôt, il est devenu nul. Une partie de la France, comprenant les provinces les plus industrieuses, les plus riches, est occupée et mise en pillage réglé par les Prussiens. Partout ailleurs le