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il réussit à grouper un certain nombre d’Italiens, de Français, de Scandinaves et de Slaves dans cette société secrète, qui s’appela la « Fraternité internationale », ou l’« Alliance des révolutionnaires socialistes ». En Italie, Bakounine et ses amis s’appliquèrent surtout à lutter contre les mazziniens, qui étaient des républicains autoritaires et religieux ayant pour devise Dio e popolo ; un journal, Libertà e Giustizia, fut fondé à Naples, dans lequel Bakounine développa son programme. En juillet 1866, il faisait part à Herzen et à Ogaref de l’existence de la société secrète à laquelle il consacrait depuis deux ans toute son activité, et leur en communiquait le programme, dont ses deux anciens amis furent, dit-il lui-même, « très scandalisés ». À ce moment, l’organisation, au témoignage de Bakounine, avait des adhérents en Suède, en Norvège, en Danemark, en Angleterre, en Belgique, en France, en Espagne et en Italie, et comptait aussi des Polonais et des Russes parmi ses membres.

En 1867, des démocrates bourgeois de diverses nations, principalement des Français et des Allemands, fondèrent la « Ligue de la paix et de la liberté », et convoquèrent à Genève un Congrès qui eut beaucoup de retentissement. Bakounine nourrissait encore quelques illusions à l’égard des démocrates : il se rendit à ce Congrès, où il pro-