Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/382

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règne de la démocratie, la souveraineté du peuple, l’émancipation de la canaille populaire, et ils ne veulent ni de votre république ni de cette émancipation à aucun prix, et ils le prouvent en tenant leurs coffres fermés, en ne sacrifiant pas un sou.

Vous savez mieux que moi, cher ami, quel a été le sort de ce malheureux emprunt ouvert pour l’organisation de |20 la défense de Lyon, par la municipalité de cette ville. Com |19 bien de souscripteurs sont-ils venus ? Si peu que les prôneurs du patriotisme bourgeois s’en montrent eux-mêmes humiliés, désolés et désespérés.

Et on recommande au peuple d’avoir confiance en cette bourgeoisie ! Cette confiance, elle a le front, le cynisme, de la demander, que dis-je, de l’exiger elle-même. Elle prétend gouverner et administrer seule cette république qu’au fond de son cœur elle maudit. Au nom de la république, elle s’efforce de rétablir et de renforcer son autorité et sa domination exclusive, un moment ébranlées. Elle s’est emparée de toutes les fonctions, elle a rempli toutes les places, n’en laissant quelques-unes que pour quelques ouvriers transfuges qui sont trop heureux de siéger parmi Messieurs les bourgeois. Et quel usage font-ils du pouvoir dont ils se sont emparés ainsi ? On peut en juger en considérant les actes de votre municipalité.

Mais la municipalité, dira-t-on, vous n’avez pas le droit de l’attaquer ; car, nommée après la révolution, par l’élection directe du peuple lui-même, elle est le