Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/447

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L’intrigue bonapartiste ne se borne pas à cette propagande par la presse. Elle est devenue toute-puissante dans les campagnes et dans les villes aussi. Dans les campagnes, soutenue par une foule de grands et de moyens propriétaires bonapartistes, par MM. les curés et par toutes ces anciennes municipalités de l’empire, tendrement conservées et protégées par le gouvernement de la République, elle prêche plus passionnément que jamais la haine de la République et l’amour de l’empire. Elle détourne les paysans de toute participation à la Défense nationale, et leur conseille, au contraire, |74 de bien accueillir les Prussiens, ces nouveaux alliés de l’empereur. Dans les villes, appuyés par les bureaux des préfectures et des sous-préfectures, sinon par les préfets et les sous-préfets eux-mêmes, par les juges de l’empire, sinon par les avocats généraux et par les procureurs de la République, par les généraux et presque tous les officiers supérieurs de l’armée, sinon par les soldats qui sont patriotes, mais qui sont enchaînés par la vieille discipline ; appuyés aussi par la grande partie des municipalités, et par l’immense majorité des grands et petits commerçants, industriels, propriétaires et boutiquiers ; appuyés même par cette foule de républicains bourgeois, modérés, timorés, anti-révolutionnaires quand même, et qui, ne trouvant de l’énergie que contre le peuple, font les affaires du bonapartisme sans le savoir et sans le vouloir ; soutenus par tous ces éléments de la réaction inconsciente et consciente, les bonapartistes