Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/459

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de bourgeois plus ou moins radicaux, a pris sa place. Qu’a-t-il fait pour |83 sauver la France ?

Telle est la véritable question, l’unique question. Quant à celle de la légitimité du gouvernement de la Défense nationale et de son droit, je dirai plus, de son devoir d’accepter le pouvoir des mains du peuple de Paris, après que ce dernier eut enfin balayé la vermine bonapartiste, elle ne put être posée, le lendemain de la honteuse catastrophe de Sedan, que par des complices de Napoléon III, ou, ce qui veut dire la même chose, par des ennemis de la France. M. Émile de Girardin fut naturellement de ce nombre  [1] :

|72 Si le moment n’était pas aussi terrible, on aurait pu rire beaucoup en voyant l’effronterie incompa-

    ière rédaction, restée inédite à partir du feuillet 81 (voir l’Avant-propos, p. 277). Dans la seconde rédaction, — celle qui a été publiée, — Bakounine continue (feuillet 82 nouveau, les trois dernières lignes ; lignes 17-19 de la page 386 de cette réimpression) l’examen de la situation de la France. — J. G.

  1. Aucun ne personnifie mieux l’immoralité politique et sociale de la bourgeoisie actuelle que M. Émile de Girardin. Charlatan intellectuel sous les apparences d’un penseur sérieux, apparences qui ont trompé beaucoup de gens, — jusqu’à Proudhon lui-même, qui eut la naïveté de croire que M. de Girardin pouvait s’attacher de bonne foi et pour tout de bon à un principe quelconque, — le ci-devant rédacteur de la Presse et de la Liberté est pire qu’un sophiste, c’est un sophistiqueur, un fraudulateur de tous les principes. Il suffit qu’il touche à l’idée la plus simple, la plus vraie, la plus utile, pour qu’elle soit immédiatement faussée et empoisonnée. D’ailleurs, il n’a jamais rien inventé, son affaire ayant toujours consisté à falsifier les inventions d’autrui. On le considère, dans un certain monde, comme le plus habile créateur et rédacteur de journaux. Certes, sa nature d’exploiteur et de falsificateur des idées d’autrui, et son charlatanisme effronté, ont dû le rendre